Coup de poing (Nyon)

Projet pour un concours lancé par UNIA, syndicat dont le siège est à Nyon et qui demandait une intervention artistique pour la création d'un mur séparant cafétéria et hall d'accueil.

Ma solution combative: un mur constitué de sacs de boxe, alignés en arc de cercle, contigus les uns aux autres et suspendus chacun au plafond par une chaîne.

Chaque sac est solidaire de ceux qui l’entourent, la gravité faisant office d’élément de cohésion de ces punching-balls, lourds de 65 kgs. Le mur est composé d’éléments distincts mais faisant corps, naturellement. Une poussée ou un coup les fera légèrement bouger, mais sans leur faire perdre cette unité, évocatrice d’une force calme et puissante.

Rappelant à l’évidence que le syndicalisme est affaire de lutte, ce mur évoque ainsi également les notions de solidarité et de résistance.
L’absence de dimension esthétisante (ou ornementale) me paraît également concorder avec les objectifs d’un syndicat qui n’a que faire des fioritures, tout occupé qu’il est par l’essentiel. Or ce mur, placé à l’entrée du bâtiment, va fonctionner comme indice visuel du style de la maison. Le joli sera pour la fin des combats.

 

D’un point de vue plastique, cette proposition rejoint une de mes préoccupations artistiques, qui consiste à rendre au regard une dimension tactile. Toucher et être touché par ce que l’on voit. Et non plus subir ce qu'on pourrait appeler le syndrome de l’autoroute, où le souci de vitesse et de rentabilité impose un regard sur un paysage toujours fuyant, un regard qui s’habitue à la séparation.

Le mur proposé, tout en assurant une claire délimitation entre deux espaces ( la longueur des sacs et leur cohésion assure une imperméabilité visuelle entre la cafétéria et l’entrée ), appelle au contact et cette ligne devient alors jonction, suture plutôt qu’écart et rejet. Et ceci sans parler de l’interactivité, assez ludique, que ce type d’installation devrait permettre, autant avec les visiteurs qu’avec les collaborateurs de l’UNIA.

L’entretien est simple: de la cire sur le cuir une ou deux fois par an.
Le stockage d’un ou deux sacs de réserve permet également de remédier facilement à d’éventuelles détériorations.

 

Contact

John Lippens

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